du bois du Ligoures

du bois du Ligoures Pointer

Pointer

Souvenirs, Souvenirs.....

Souvenirs, Souvenirs.....

Mon Challenge en « TERRA d’OC »


 


ça y est-nous voilà partis en cette après midi ensoleillé de novembre 2003, direction Méjannes le Clap première étape du périple de 3 jours de concours sur bécasses dans notre Sud. Le Challenge « Terra d’Oc »


Tout est paré, Patsy mon Pointer est dans sa cage à l’arrière. Elle connaît la musique, elle sait que quand nous partons en tête-à-tête sans ses compagnons de chasse, c’est les concours, elle aime ça et encore plus d’avoir son maître pour elle toute seule...


Fin octobre il avait fallu expédier les engagements et penser à planifier l’entraînement pour arriver en forme le jour des fields. Puis avec les premières bécasses arrivées s’y mettre, un jour ici pour tel biotope de chêne vert, un jour ailleurs se faire inviter pour trouver des buis, tel autre chasser sous la pluie battante au cas ou... inviter un copain patient qui a un chien du même niveau pour << faire un couple >>.


Je me remémore tout cela en cours de route, le voyage est plus agréable cette année pas de grève, pas de pénurie d’essence, pas d’orages diluviens et de sangliers sur la route comme l’année passée.


Après deux heures de route nous voici arrivés à l’auberge, nous y retrouvons les organisateurs, les juges, des concurrents, certains sont des copains mais tous des compagnons, au sens noble du terme, en bécasse et en pointer.


C’est la première soirée, conviviale et gentille, un bon repas, faire pisser les chiens puis au lit.


Le vendredi matin premier jour de concours la journée commence avant le petit déjeuner. Toute la compagnie se retrouve aux voitures pour faire sortir et se soulager nos amis à quatre pattes et ne pas oublier de leur donner à boire.


Au point de rendez vous je salue les concurrents arrivés ce matin et m’enquiers du programme auprès du copain qui organise. Je cherche le nom de Patsy pour connaître mon ordre de passage et me présente au juge de mon concours. Je demande à notre guide s’il a vu des bécasses, il me répond qu’oui mais l’année n’a pas très bien commencé. Le convoi des concurrents se met en branle pour rejoindre le territoire de chasse sur le plateau.


Le temps est nuageux et ici le biotope c’est du chêne vert et du chêne blanc mélangés, du cade-génevrier, parfois du buis et un peu de ronce.


Au lâcher du premier chien le suspense commence, nous suivons le conducteur, le juge et le guide. Tout le monde écoute la cloche en silence et vit la chasse comme une communion. Pas d’occasion le chien est arrêté après son quart d’heure, mais il sera repris à la fin en couple car il est dans la note.


Patsy passe en cinquième position. Deux chiens avant nous ont trouvé une bécasse très très légère mais pas de classement. A l’appel du juge, j’équipe la chienne et la libère à l’ordre ; elle attaque comme à son habitude. Je suis un peu fébrile l’a-t-elle ressenti ou est ce son désir de bien faire qui la retient un peu ou alors le biotope qui la freine ? Elle chasse un peu en dedans de sa distance habituelle mais reste dans la note. Ce que me confirmera notre juge un peu plus tard. Les reprises se passent en couple mais pas d’occasions d’arrêter une bécasse. Il est temps de retourner au rendez-vous pour les résultats et le repas. La pluie s’impatientait et attendait que nous ayons fini pour se mettre à tomber.


Au rendez-vous les résultats sont donnés, il y a un classement sur l’autre concours : un premier excellent à Niet et agréable surprise ce pointer est conduit par une femme.


Les récompenses sont remises et les juges livrent leurs impressions sur les chiens qu’ils ont jugés ou remarqués. Après un bon repas à l’Auberge des Baguenaudiers (lièvre et sanglier) arrosé très modérément nous prenons la route en convoi direction Le Caylar.


Au Caylar nous attend un Personnage, le propriétaire des terrains du concours. Un grand connaisseur de chiens et de bécasses à l’humour ciselé comme une gravure d’arme fine.


Le repas ce soir est plus animé, d’autres copains nous ont rejoints. On commente les parcours du matin, on discute des chiens que l’on a remarqué, on s’enquiert des origines auprès des connaisseurs. Il faut penser à la relève.


Ces repas permettent de côtoyer sans tralala les juges, les concurrents, les guides, les délégués, des éleveurs, et sont toujours très enrichissants pour qui est passionné de chiens et de bécasses


Avec la nuit un vent fort s’est levé sur le Larzac, ce matin les chiennes font grise mine : il pleut !


Patsy s’est trouvée une colocataire depuis hier soir, Pie. Son maître, un copain me l’a laissée pour la présenter aux deux concours restants. Ce n’était pas prévu, ce n’est pas sûr que ça fonctionne mais qui ne tente rien... Elle a vraiment été brillante à Méjannes.


La pluie fine a cessé et après le rendez-vous du matin nous voici sur le terrain, le temps de préparer le matériel et de s’harnacher pour le mauvais temps, le juge nous annonce qu’en raison du mauvais temps les chiens courront en couple, si ça ne dérange personne. Notre guide, natif du Causse, m’assure qu’avec ce vent de 90 km/h, « la pluie c’est du passé » Le ciel dans sa grande mansuétude lui laisse finir sa phrase avant d’ouvrir grand les vannes qu’il ne fermera que deux jours plus tard.


Les deux premiers couples n’ont rien indiqué, ni trouvé. Patsy va courir avec Shark. Le Causse, elle connaît ; le terrain est relativement plat avec quelques combes, du chêne blanc, beaucoup de buis, du cade-génevrier. Une végétation clairsemée avec de la pelouse naturelle entre les bosquets. Pour nos pointers, c’est un terrain très « roulant » mais il ne faut oublier de chasser et laisser inexplorée telle touffe de buis ou de cade qui peut abriter la belle convoitée !


Patsy démarre bien, elle a retrouvé sa quête habituelle, ce qui me détend aussitôt : j’ai confiance. Le mauvais temps ne la perturbe pas trop, la pluie abondante n’est pas froide.


Déjà dix minutes de parcours, alors que les deux chiens sont loin sur notre droite, surgie de je ne sais où, une bécasse passe devant nous à une vingtaine de mètres venant de notre gauche.


Elle est magnifique et sèche contrairement à nous !


Après concertation avec le juge et notre guide, nous dirigeons nos chiens dans la direction du vol, rien ! On ne la retrouvera pas. Il nous faut raccrocher et laisser la place au couple suivant.


J’arrête Pie au bout de 7 minutes, elle était perturbée par le changement de maître et le mauvais temps. Dommage...


Patsy sera reprise avec deux chiens différents, sans succès. Nous sommes trempés jusqu’aux os.


1 heure 05 de parcours sans occasion c’est râlant !


Ah si les chiens pouvaient parler et nous raconter ce qu’ils ont senti ou vu sur leur parcours et nous expliquer où est passée cette satanée bécasse ou d’autres plus fantomatiques !


Je sèche les chiennes et leur donne quelques croquettes et des biscuits vitaminés. Courir avec ce temps éprouve les organismes car la dépense calorique est plus importante.


Retour au Domaine de Servières, pour les résultats et le repas. Deux classements sur l’autre concours Solo et Niet (encore !), ils ont trouvé et arrêté simultanément une bécasse sur l’ultime parcours en rentrant aux voitures. Félicitations. Le repas est simple, copieux et excellent. Avec des produits du terroir qui ont un autre goût ou plutôt encore du goût !


Encore deux heures de route (histoire de digérer) pour rejoindre St HILAIRE dans l’Aude, en pays Cathare... L’offre d’hébergement étant minimum en cette saison nous nous regroupons dans des gîtes très sympas et puis avec le temps que nous passions dans les chambres...


Par avance je plains celui qui va tomber avec moi, mon ronflement est puissant. D’ailleurs le lendemain au petit déjeuner ma publicité est faite, le copain avec humour nous dit avoir assisté à la traque d’une bête noire par une meute d’Anglo-français. Il accepte mes excuses dans un sourire.


Direction Clermont sur Lauquet, qui n’est qu’a un virage de St Hilaire (mais un virage de 17 km !).


Aujourd’hui nous avons un nouveau juge ainsi qu’un elève-juge qui fait un assessorat, arrivés la veille. Le temps est gris avec un vent assez fort « le marin » qui perturbe et dé cantonne les bécasses paraît-il.


Le terrain est ici beaucoup plus pentu, les bois plus touffus, du chêne blanc, du sapin, des grands buis, plus de ronces aussi. Cette région, méconnue à tort, est aussi belle et sauvage que le Larzac.


Ce matin café, croissants nous sont offerts au rendez-vous. Patsy passera en sixième position, Niet est avec nous peut être verra-t-on des bécasses ? Elle retrouve ici son frère de portée Paréo, un excellent bécassier de niveau field. Nous ne le verrons pas courir, il est sur l’autre concours. Dommage qu’il n’est pas fait les 3 jours.


Notre terrain est un grand versant en partie à l’abri (relatif) du vent que nous attaquerons en montant


Nous, nous attendrons notre tour près du col avec Shark. Les chiens s’impatientent en entendant la cloche s’approcher. Enfin nos juges sont là. Bonne nouvelle, ils ont vu une bécasse sur un arrêt d’Ostia. Mais peut être deux ?


C’est à nous. Je libère Patsy dans la direction que m’indique le guide, un passionné qui entretient ses drailles toute l’année et connaît bien son terrain.


Au deuxième passage je vois qu’elle a du mal à attaquer dans la pente et sa quête manque d’amplitude


La pluie d’hier a fait des dégâts, les muscles endoloris sont longs à chauffer. Trois minutes après elle retrouve ses moyens et explore un terrain qui n’est pas facile : du buis serré, du sapin, des clairières, des versants raides et des vallonnets serrés qu’il faut explorer jusqu’au bout. Rien, pas d’oiseau. Mais déjà il faut raccrocher, un quart d’heure ça passe vite « surtout lorsqu’il fait 30 mn » me rétorque le juge dans un sourire. Après le dernier solo, Patsy est reprise 30 mn en couple sur le chemin du retour. Patsy ne s’économise pas et même agrandit encore un peu sa quête d’une part pour trouver et d’autre part pour être devant son concurrent. Rien, pas moyen de retrouver ces bécasses. Le dicton « Vent marin, bon pour rien » se vérifie.


Arrivés au col, les autres concurrents nous ont rejoints. Les commentaires vont bon train autour d’un verre offert par le conducteur d’Ostia, un breuvage étrange dont il ne faudrait pas abuser, je pense...


Il ressort que la pluie d’hier a fatigué des chiens qui n’ont pas couru sur leur valeur aujourd’hui.


Retour sur St Hilaire pour le classement et l’attribution du Challenge entre les chiens classés durant les trois jours. Pas de classement sur l’autre concours. Ostia se voit attribuer un CQN*. Après avoir arrêté une bécasse, vue par les juges, Ostia a repris sa quête avant que son conducteur ne la rejoigne.


Ce ne sont que des bêtes pas des machines. Ostia est par ailleurs Trialer de Grande Quête.


Ostia remporte le Challenge « Terra d’Oc 2004 » devant Niet et Solo.


Les organisateurs ont privilégié l’esprit du challenge, Niet appartenant à un organisateur.


Ostia avait déjà été la mieux noté et la plus brillante en 2002 mais sans classement.


Bravo et félicitations


Quant à Patsy, je demande ses notes qui sont très honorables et très encourageantes. Sans bécasse donc sans classement, il est difficile de gagner. Même si elle a été très régulière dans ses parcours.


 


Après les photos et l’apéro, c’est avec entrain et bonne humeur que nous accueillons le cassoulet qui nous est servi.


A bientôt de se retrouver l’année prochaine pour un moment de compétition et d’amitié.


 


 


 


*C.Q.N. : certificat de qualité naturelle qui est attribué lorsqu’un excellent parcours avec un point est entaché d’une faute de dressage. C’est un encouragement à parfaire le dressage d’un chien remarquable par ses qualités naturelles.