Cynophilie, Chasse & Field Trial
En 2000 j’ai suivi une Formation en ELEVAGE CANIN à la MFR de Donneville, village proche de Toulouse. Cette formation en 6 mois m’a permis d’obtenir mon certificat de capacité et de faire naître mes portées avec de solides connaissances du Chien. Nos principaux supports de formation étaient issus des séminaires de la S.F.C. :Société Française (devenue Francophone) de Cynotechnie (https://www.sf-cynotechnie.com/) et des ouvrages du Professeur Guy QUEINNEC hélas trop tôt disparu.
J’ai effectué mes deux mois de stage un grand professionnel de l’élevage et du dressage André MILHAU. Cet Aveyronnais très calme et pédagogue m'a transmis une partie de ses connaissances en élevage, expliqué son raisonnement dans la reproduction et fais mon « éducation » au setter anglais.
Cela m'a permis de pratiquer toutes les activités de ce beau métier notamment de nombreuses mises-bas et la discipline d'une hygiène rigoureuse.
Entre-temps vint Patsy, chienne exceptionnelle qui me fit franchir un deuxième pas en Cynophilie. Patsy aurait du être Championne de Printemps si le hasard m’avait fait rencontrer les bonnes personnes et si j’avais pu me déplacer pour voir les Fields Trial de Printemps plutôt que d’en lire les récits sur le papier glacé des revues.
J’aurai peut-être appris que certaines auras n’étaient en fait que des néons blafards d’échoppes douteuses ou le néophyte y ait vu comme un colombidé de boite d’envol. Malgré tout profitant d’opportunités j’entraîne cette chienne en Beauce, suit des concours et m’aperçoit qu’elle a largement la pointure d’être présentée. Ce que je fis l’année d’après sur 5 ou 6 concours, car cela revient très cher.
Mon inexpérience ne me permit pas de la classer très haut mais elle obtint tout de même son titre de « Trialer ». Me faire plaisir au cul de mon chien en Printemps, Été ou Bécasse ou simplement à la chasse est ma motivation! Cela me permit aussi de rencontrer des copains passionnés, et de lier quelques amitiés durables, mais la cynophilie en général n’est pas le terreau permettant de cultiver l’amitié désintéressée, la vraie.
Ceci dit de me déplacer me permit de choisir sur le terrain, un premier étalon pour Patsy : Catharium Nino qui fut Champion d’Europe de Grande Quête 2002. Ce fut un coup de cœur pour un chien qui m’avait impressionné dans sa discipline : la Grande Quête, par ses grosses qualités de chasse ajoutées à toutes les qualités déjà nécessaires.
La Grande Quête, discipline autant adorée que décriée, est la discipline extrême des Fields Trials.
Elle est réservée aux races britanniques, se court en couples (2 chiens, 2 conducteurs) dans des plaines immenses peuplées de perdrix grises ou rouges, en Beauce, Andalousie, Pologne, Grèce ou Croatie.
Les distances de Chasse sont très grandes jusqu’à 400 m de chaque coté, bien souvent plus. Les chiens qui excellent dans cette discipline, doivent posséder une somme de qualités impressionnantes : dont un mental à toute épreuve, une grande intelligence, une endurance exceptionnelle, un style de race qui en font les géniteurs d’élite des races britanniques.
En Pointer, la majorité des éleveurs les utilisent ; et les chasseurs même si cela évolue, pensent encore qu’on fabrique du très bon chien de chasse, avec deux très bons chiens de chasse. Privilégiant par-là même l'individu sur la lignée (ou courant de sang). Ils se privent des années de sélection sur le travail en Field trial de Printemps, Été, Grande Quête, Montagne, Bécassine que représentent les Champions ou Trialers sur plusieurs générations, fruit de la réflexion d'éleveurs passionnés. Cette sélection se faisant autant sur le caractère et l'équilibre, que les aptitudes à la chasse, les allures et le style doit être poursuivie par tous les éleveurs.
Et cette sélection ils ne peuvent se passer d’aller la vérifier sur le terrain. Car une des dérives possibles du système peut être une extrême spécialisation et la perte de l'endurance et des aptitudes à la chasse. Quelques uns de mes chiens sont partis soit en Beauce soit en Andalousie avec Michel Bussière pour être testés dans les meilleures conditions et sur du gibier de "vérité" après généralement une saison de chasse.
Parce qu'à la chasse, le chien n'est pas toujours placé dans les conditions les plus favorables, un beau terrain face au vent avec des oiseaux "servis" pour son 1/4 d'heure de course.
Pas question bien sur de minimiser ces performances, parce que s'en est véritablement. Mais la chasse apporte d'autres qualités comme l'endurance, l'opiniâtreté, des problèmes à résoudre avec un gibier sauvage peu coopératif et un terrain parfois très dur et sélectif.
Et ce gibier là il faut le chercher avec sa tête et pas par mécanisation. La Chasse devrait être un passage obligé de tous les chiens de Field de même que tous les juges devraient avoir leur permis de chasse.