Adieu Aso, mon ami creusois,
Adieu Aso, mon ami creusois,
Hier matin j'ai pris la triste nouvelle pleine face, un direct au foie qui m'a laissé KO toute la journée. Michel Aso venait de mourir après 8 jours d'hôpital. Encore un ami pris par la grande faucheuse.
Puis au fur et à mesure sont remontés à la surface tout un tas de souvenirs qui ont émaillé nos rencontres. Celles prévues cet hiver pour chasser la bécasse et un "grande pattes" n'auront pas lieu.
Internet et le suivi de la carrière de BRIM en concours de printemps nous avaient à nouveau rapprochés et rallumé chez toi la passion des concours et du Pointer. Même en étant passé à autre chose : l'élevage de Jagd terriers et la chasse au Grand Gibier.
Tu avais toujours une rancune tenace envers les juges qui t'avaient déçu mais il faut reconnaître que tu n'étais pas toujours de bonne foi.
Pourtant c'est par la pêche à la truite que nous nous sommes connus sur le Plateau des Millevaches, et où je reviendrai en ta compagnie 15 ans plus tard pour présenter Hérold à Vassivière à mon premier Field Trial sur bécasse. Tu présentais un bon Épagneul breton noir et blanc, éliminé ce jour parce que pas SEF.
J'avais suivi le conseil en bois d'un concurrent de dire au juge que c'était ma première présentation. Ce qui a eu pour effet immédiat de changer mon parcours et me faire promener 15 mn sous les sapins vides de toute vie pour garder l'oiseau pour le copain suivant malgré mes très timides protestations.
Sauf qu'Hérold étant un bécassier hors pair, tout en étant tenu en laisse sur le chemin du retour file un coup de nez au bord de la draille, je lache la laisse et il m'arrête cette bécasse 10m à l'interieur, que je m'empresse de faire voler dans le dos des concurrents et du juge. La prochaine fois ils seront honnête les bougres !
C'est le lendemain que tu me faisais tuer ma première bécasse avec un Pointer et l'après midi aux bécassines il avait surclassé vos chiens. Cela vous avait un peu vexés sur le coup. Quelques pastis plus tard c'était oublié et vous vous vengiez en nous faisant crapahuter dans le mauvais marais à la poursuite de faisans roublards qui feintaient mon Hérold.
Passé ce mauvais orgueil, nous nous régalions ensemble de suivre ce magnifique Pointer qui"inventait" des remises sur votre propre territoire même les jours de fermeture que nous consacrions aux cèpes et aux girolles.
Chaque année avec Robert, ton ami et mon cousin nous faisions ce pèlerinage creusois de chasse, d'amitié et de convivialité. Fallait pas arriver avec une casquette neuve, car elle finissait tôt ou tard avec un coup de 10 et était baptisée, un bizutage creusois.
Adieu Michel, Adieu mon ami.